Utilisé comme médiation, le collage est un outil très puissant. Il agit un peu comme un révelateur, une photographie de l’état psychique du moment de la personne qui le crée.
Il renvoie à la personne un certain nombres d’élèments de cet état intérieur et de sa situation du moment, qu’il doit mettre en relation, entre lesquels il fait des liens, auxquels il donne sa propre interprétation aidé par les retour des autres participants de l’atelier, de la chaine associative groupale lors du temps de parole. Il peut aussi garder certains élèments, trop personnels, trop intimes pour lui même et choisir de ne pas en parler.
« Le groupe remarque, mais il ne juge ni interprète, rouvrant à des images à d’autres mots, à d’autres liaisons signifiantes, les reliant à l’humain, au culturel ». (Jean Paul Petit, « Des images à l’oeuvre : le travail de collage comme mise en lien », voir référence dans la bibliographie en bas de page )
Il s’agit, généralement, à partir de magazines, de découper pour re-coller (Sur une feuille prévue à cet effet), de destructurer pour restructurer, donner un sens à des images prises ça et là qui n’ont pas forcément de lien entre elles, mais auxquelles la personne qui crée le collage donne un sens justement…
La consigne peut être de coller librement, en fonction des images que l’on trouve et re-arrange à sa façon, ou en suivant un thème ou une contrainte spécifique (Faire un portrait, faire un personnage, un monstre, un personnage mythologique…).
Le collage est fréquemment utilisé en art-thérapie, et c’est généralement la médiation que j’utilise dans les premiers temps de la prise en charge d’un groupe…
Bibliographie:
– « Bêtes à morphoses : Art et Soin Psychique » – Ouvrage collectif de Fabrice Aimo-Alessi avec les contributions de Christine Challard, Bernard Cadoux, Odile Metling, Laurence Clair… – Fage Editions
– « Des images à l’oeuvre : le travail de collage comme mise en lien » article de Jean Paul Petit dans « Pratiquer les médiations en groupes thérapeutiques » Claudine Vacheret et collectif, Dunod, 2002.